Les Enfants de Loyada : La prise d’otages de Loyada et l’indépendance de Djibouti de Jean Luc Riva

Une Lecture dans le Cadre :

🤩📚Le DIMANCHE 23 JUIN 2019,
SALON DU POLAR AU VIEUX CHÂTEAU DE GUAINVILLE (28) 🤩📚

 

 

Mon avis : Dès les premières pages le lecteurs est plongé dans une période trouble. En effet les années 70, en pleine guerre froide, nous sommes quelques années post seconde guerre mondiale. Et pourtant la France est empêtrée dans des conflits liés aux différentes demandes d’indépendance. Sur le territoire français, les attentats débutent, la violence se multiplie. Le GIGN va naître suite à la prise d’otage pendant les JO de Munich. Christian Prouteau va décrypter ce fiasco et proposer la création de cette unité d’élite, dont le but est exclusivement la libération d’otages.

La déclaration d’indépendance de Djibouti a été signé et la France va agir en fonction, rester pendant la période de transition pour permettre au pays une mise en place sereine. Pour certains indépendantistes, la libération du pays ne va pas assez vite, d’où leur idée de faire accélérer le mouvement avec la prise d’otages de jeunes enfants français. Ils réclament le retrait immédiat des français sur leur sol, ainsi que la libération de tous les prisonniers politiques. Dans leur esprit, aucun doute, la France a toujours cédé, elle cédera aujourd’hui.

Seulement, suite aux dernières décisions prises en matières d’otages et de rançon, l’image de la France est que c’est un pays faible. Valéry Giscard d’Estaing voit ici l’opportunité de montrer au monde que la France ne cède pas et qu’elle ne plie plus face aux menaces.

Djibouti se situe en l’Ethiopie et la Somalie, soutenue par les Russes et les Cubains. Il veut donc des forces militaires restent en place car c’est une endroit très stratégique.

De là, va débuter une négociation avec les indépendantistes.

L’intervention est rendue compliquée car le bus se situe à quelques centaines de mètres de la Somalie, destination des preneurs d’otages et en plein désert.

L’arrivée du GIGN sur place, unité jusqu’ici totalement inconnue de tous les corps de l’armée va devoir compiler avec les informations erronées envoyées par Paris, le terrain et la chaleur une situation très hostiles. Sans oublier qu’au moindre faux pas vis-à-vis de la Somalie, une guerre peut éclater.

J’ai adoré ce livre où pas à pas nous suivons l’évolution de ces 36 heures, alternant les chapitres sur Paris et le pouvoir décisionnel, Mogadiscio terrain de négociations, Djibouti relaie des informations, et Loyada terrain des opérations. La chaîne de commandement est très longue, les informations tardent à arriver. Les prises de décision se font pas forcément état de réalité du terrain. Sauver 28 enfants et les deux adultes accompagnant est la priorité pour tous, mais aussi remonter l’image de la France sur le plan international. La montrer forte, les différents mensonges et manipulations sont de mise et de rigueur. Ne pas publier, sortir la tête haute… Une réelle prise de conscience lors de lecture de ce récit à la fois poignant mais également écœurant quand je me suis rendue compte de la priorité de certaines personnes.

La naissance de cette unité d’élite qui plus de 40 ans plus tard est toujours aussi active. Je suis passée par des phases de consternation suite à certaines décisions. Pourtant j’ai conscience que la situation de l’époque était semblable à un volcan prêt à rentrer en éruption, l’instabilité géopolitique et les différents enjeux. Livre écrit comme un thriller sur fond d’histoire vraie, addictif, très vivant, le lecteur est aux côtés de ces hommes, on ressent la tension extrême de la situation. Une plume très fluide, dynamique, des explications historiques et politiques très bien distillées afin de comprendre la situation et les enjeux sans être trop présentes. Je continuerai de découvrir l’auteur !!!! Quel bel hommage que d’écrire sur ces hommes et femmes qui se battent tous les jours pour notre sécurité, ici en France et dans le Monde !

Résumé : En 1976, le Territoire français des Afars et des Issas fait face à d’importants troubles indépendantistes. La capitale, Djibouti, est ceinturée par de nombreux barrages de gendarmerie tandis que des légionnaires patrouillent les villages proches à la recherche de caches d’armes ou d’indépendantistes infiltrés. L’ambiance est électrique, la chaleur étouffante. Le mardi 3 février au matin, le bus de ramassage scolaire de la Base aérienne 188 de Djibouti récupère en différents points de la ville les enfants des personnels militaires français. Mais ce jour-là, tout bascule. Quatre indépendantistes du Front de libération de la Côte des Somalis s’engouffrent soudain dans le bus et, sous la menace de leurs armes, obligent le jeune chauffeur à enfoncer l’accélérateur et à forcer les barrages de gendarmerie pour fuir la ville avant de devoir s’arrêter au poste-frontière de Loyada. Il est un peu plus de 7h30. La prise d’otages de Loyada vient de commencer. Pour le gouvernement français, il ne saurait être question d’accéder aux exigences irréalistes des preneurs d’otages. Décision est prise d’envoyer à Djibouti les éléments d’une unité encore inconnue, le GIGN (Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale). À sa tête, Christian Prouteau, un jeune lieutenant qui n’a eu de cesse de recruter les meilleurs éléments et de les former à des techniques de tir révolutionnaires. Sur place, il va devoir composer avec les légionnaires du 2e REP pour planifier un assaut en cas d’échec des négociations. Au fil des heures, face à l’inflexibilité des preneurs d’otages, l’issue semble inéluctable. Après plus de trente-six heures d’une tension extrême, et dans des conditions très difficiles, une opération de sauvetage est lancée. Une opération qui va se transformer en véritable mission de guerre, car des renforts indépendantistes se sont massés tout au long de la nuit de l’autre côté de la frontière…

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Date de parution : 14.01.2016 aux Editions Nemrod

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