En Souvenirs du Salon de Guainville,
Mon avis : Tout à fait conquise par ma rencontre avec Mado, je suis donc partie à la rencontre de Léocadie. Me voici replongée dans l’Histoire, direction la Première Guerre Mondiale. Une période très difficile et compliquée. Les hommes au front, bataille pour leur vie et l’avenir de la France et se consolent et se raccrochent à leur correspondance avec leur famille. Leur moment où ils peuvent à la fois se confier sur ce qu’ils vivent et prendre des nouvelles de leur entourage resté à l’arrière. Pour des gens comme Thomas qui se retrouve tout seul, sans personne à qui écrire ni de courrier à recevoir ; des femmes se portent volontaires et deviennent leur marraine. Voici donc le rôle de Léocadie, n’étant pas mariée mais sachant lire et écrire va se consacrer à réconforter Thomas et le soutenir. Elle vit, à Compiègne, avec son frère boulanger qui à cause d’un souci de vue n’a pas été mobilisé.
Pendant ce temps à Paris, la vie poursuit sa route en temps de guerre, de violence et de privation. En effet, les groupes d’escrocs se multiplient et les femmes les plus vulnérables sont bien malmenées. Dans un contexte où chacun essaie de survivre quitte à franchir la frontière de la légalité. Léocadie n’hésitera pas à prendre le train, ses économies et porter secours à son Thomas. Un idylle peut-elle naître dans ses conditions ?
Des personnages atypiques, frappés par la nature mais qui se retrouvent avec grand cœur, le physique ne peut faire tout dans ce monde, même dans un monde en guerre. L’évolution de certains, prenant conscience qu’ils s’éloignent de leur objectif primaire au profit de leurs sentiments. Léocadie est très attachante, tant par son physique que l’on devine non-attirant, que par sa naïveté. Elle va se révéler être d’un extrême courage.
Un roman à la fois très noir et rempli d’espoir. Au travers toutes ses mésaventures, l’auteur nous retranscrit à merveille cette ambiance, les enjeux et le rôle des femmes en l’absence d’homme. Leur caractère, leur nouveau rôle au sein d’une société d’hommes absents. Une écriture littéraire qui transporte le lecteur. Parfois, nous ne savons pas trop où nous allons mais nous nous laissons porter au gré des pages. Le courage, la vérité, la solidarité, le respect et la famille sont au cœur de cette œuvre, mis non pas en opposition mais en parallèle avec la vengeance, la sournoiserie, le pouvoir et le mépris. Ce volet est le premier opus, je ne tarderai pas à découvrir les suivants.
Résumé : Le récit, fondé sur des éléments réels, suit la vie de Léocadie Lepic, disgracieuse par naissance et qui, sachant lire et écrire, devient marraine de guerre en 1916. Elle correspond avec Thomas, soldat dans les tranchées, et se fait prendre par amour, dans les mailles d’une escroquerie montée par des Apaches, ces jeunes voyous qui sévissent à Paris. Le récit se déroule entre Paris en guerre et Compiègne près du front, et montre une capitale qui souffre, qui serre les dents, qui refuse de se soumettre aux bombardements allemands et qui, sans main-d’œuvre masculine, laisse le pouvoir aux femmes…
Date de parution : 16.03.2016 aux Editions Marivole