Mon avis : Un récit poignant, perturbant par son réalisme. Des histoires différentes mais qui ont réuni ces femmes au milieu de l’enfer, avec la même motivation : survivre et rêver de sortir de la Casse. J’ai tourné les pages machinalement de ce livre bouleversant, leur quotidien va d’abomination en abomination eu fur et à mesure des pages tournées, je gardais l’espoir qu’un monde meilleur les attendait.
Ces femmes, magistralement bien décrites, un rythme qui traduit bien l’ambiance de leur quotidien, leurs craintes, leurs peurs, personne n’est épargnée, n’est à l’abri, au moindre faux pas, tout peut basculer « en pire », comment est-ce possible ? Des tempéraments de feu, une force incroyable qu’ont chacune des protagonistes, vouloir et toujours croire à pouvoir un jour sortir de ce lieu sordide. Elles s’organisent, se soutiennent et se préservent au mieux.
Je découvre l’auteur grâce à cette œuvre, dont je me souviendrai longtemps. D’une réelle abomination, l’auteur nous emmène, dans l’horreur où la survie de l’humain est la seule priorité. L’auteur nous dépeint admirablement, la situation de vie de certaines personnes, en France au XXIème siècle, sans être moralisateur pour autant. Une lecture émouvante, très éprouvante, à retourner les tripes, mais d’une beauté sans pareil.
Résumé : Il a suffi d’une fois. Une seule mauvaise décision, partir, suivre un homme à Paris. Moe n’avait que vingt ans. Six ans après, hagarde, épuisée, avec pour unique trésor un nourrisson qui l’accroche à la vie, elle est amenée de force dans un centre d’accueil pour déshérités, surnommé « la Casse ».
La Casse, c’est une ville de miséreux logés dans des carcasses de voitures brisées et posées sur cales, des rues entières bordées d’automobiles embouties.
Chaque épave est attribuée à une personne. Pour Moe, ce sera une 306 grise. Plus de sièges arrière, deux couvertures, et voilà leur logement, à elle et au petit. Un désespoir.
Et puis, au milieu de l’effondrement de sa vie, un coup de chance, enfin : dans sa ruelle, cinq femmes s’épaulent pour affronter ensemble la violence et la noirceur du quartier.
Elles vont adopter Moe et son fils. Il y a là Ada, la vieille, puissante parce qu’elle sait les secrets des herbes, Jaja la guerrière, Poule la survivante, Marie-Thé la douce, et Nini, celle qui veut quand même être jolie et danser.
Leur force, c’est leur cohésion, leur entraide, leur lucidité. Si une seule y croit encore, alors il leur reste à toutes une chance de s’en sortir. Mais à quel prix ?
Date de parution : 28.02.2017 aux Editions Denoël